• Les Jours Fragiles - Philippe Besson

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       J'ai lu ce roman pour le bac, et j'avoue que ce n'est pas vraiment le genre de livre que je lis d'ordinaire. La couverture et sa petitesse m'ont fais le choisir puisque je viens à manquer de temps. De plus, je ne suis pas une admiratrice de Rimbaud, ce n'est donc pas de gaîté de coeur que j'entamais ma lecture. 

      Il s'agit du journal intime que tient Isabelle, la soeur de Arthur Rimbaud. Elle y écrit les mois qui suivent le retours de son frère à Roches, et ceux qui précède son décès. Certains passages sont tirés de réels carnets de Isabelles, et sont en italique dans le texte.

     Je dois avouer que même avec le peu d'affection que je porte à Rimbaud, ou à ses poèmes, ce roman m'a touchée. En effet, c'est ce genre que récit auquel on est obligé de compatir, et c'est le genre de souffrance que l'on est obligé de respecter. Cependant, j'ai trouvé le début du roman assez plat. Cette période où Isabelle est seule à la ferme, même si elle ne dure qu'une quarantaine de pages, m'a semblé trop longue. Je veux bien concevoir que la jeune femme sois une paysanne, et que ce roman soit son journal, mais elle s'y répète constamment. C'en devient pesant. Mais malgré ces répétitions, on avance vite puisque le roman ne fait que 150 pages, bien peu à la vérité. C'est un pan intéressant de l'histoire du poète, que je n'avais encore jamais lue détaillée de la sorte. J'en suis presque ressortie avec un regard nouveau pour lui, peut être pas de l'affection, mais un peu de respect ? En tout cas, il m'a semblé bien différent du jeune homme insupportable que tout le monde semble excuser. J'avais par moment énormément de mal à me dire que ce malade était Rimbaud, le même que dans le film (pardon, le navet) "Rimbaud Verlaine", visionné en classe.

     Cependant, j'ai beau ne pas aimer Rimbaud, je n'en ai pas aimé Isabelle beaucoup plus. Ni la mère froide et distante, que j'aimerai ne pas arriver à comprendre. Isabelle est parfois un peu trop prude, mais je pense que j’oublie que c'était dans les mœurs, à l'époque. Elle n'a cesser de répété que "son frère n'entrerai pas souillé dans l'Histoire", et sans savoir réellement pourquoi, cette gentille intention de sa part m'a complètement exaspérée.  Elle n'en reste pas moins un excellent prisme à travers lequel observer Rimbaud, puisqu'elle est la mieux placée pour comparer l'avant et l'après de cet aîné si exceptionnel. Son témoignage reste touchant et juste, et son écriture simple épure le calvaire qu'a du être ce moment, tout en nous en montrant chaque aspect sans sourciller.

     Je ne parlerai pas beaucoup des véritables extraits du journal d'Isabelle, parce qu'ils ne sont pas nombreux. Je voudrai tout de même souligner qu'ils sont très certainement les passages les plus poignants puisqu'ils sont authentiques. C'est un coup de maître de la part de Philippe Besson que d'avoir utilisé cette base pour son roman finalement assez sympathique, et très fidèle autant au style d'Isabelle qu'aux faits qu'il relate.

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