• Le Peigne de Cléopâtre - Maria Ernestam

        J'avoue que j'avais prit ce livre pour sa couverture, qui est une photographie que j'adore de l'artiste Lara Zankoul (un article à son propos dans la Galerie n'est pas à exclure...). Ce sont exactement les teintes que j'aime, et cet aspect décalé me plaît beaucoup. Mais le titre évoquait également Cléopâtre, qui est bien sûre liée à quelque chose que j'aime plus que tout: l'Egypte Antique. Ensuite, j'ai vu qu'il s'agissait d'un polar à l'humour noir, suédois de surcroît. Impossible de passer à côté, donc. Mais je dois reconnaître que ce livre n'a un résumé qui ne résume... Que très peu l’œuvre.

     

        Mari, Anna et Fredrik, trois amis de longue date, ont monté une société au doux nom du Peigne de Cléopâtre. Leur créneau : résoudre les problèmes des gens. Chacun apporte ses compétences, qui en jardinage, qui en déco d’intérieur ou en comptabilité… et la PME se développe avec succès.
    Chacun patauge quelque peu dans sa propre existence, en quête d’identité ou d’âme sœur, et trouve un réconfort non négligeable dans l’idée de venir en aide à autrui.
    Jusqu’au jour où une vieille dame se présente avec une étrange requête : elle souhaite que Le peigne de Cléopâtre élimine son mari.

     

        Mais en réalité, ce roman est tellement plus que ça ! On plonge petit à petit dans le passé des personnages, et dans celui de leurs clients. C'est un enchevêtrement d'âmes brisées qui cherchent en vain à se retrouver, de toutes les manières possibles. On se mélange, on ne sait plus qui est qui, et les pièces du puzzle se mettent doucement en place pour être ensuite balayées à nouveau.

       Présentée ainsi, la situation semble difficile à suivre. Certes. Mais l'auteure sait parfaitement où elle va et sait comment nous brouiller les pistes sans pour autant nous perdre complètement au point que nous souhaitions refermer son livre. Elle distille des indices et des éléments qui nous poussent à continuer, et nous allons de révélations en révélations.

       Comme souvent, le début (plus de la première moitié)  est lent. On ne sait pas vraiment si on aime ou si on s'ennuie ferme. Mais un élément nous accroche et les cent dernières pages font de ce livre un Page Turner, recelant des secrets jusqu'ici plutôt bien gardés. Tout s'enchaîne, l'univers que nous avons crut apprendre à connaître est bouleversé et nous avons presque l'impression de commencer un second roman. Même si ici, la trame et l'histoire m'ont moins séduite, je sais que j'aime particulièrement être ainsi surprise. Shutter Island et La Maison où je suis Mort Autrefois sont des exemples cinématographiques et littéraires idéaux d'histoire qui m'ont laissées indécises jusqu'à un élément qui m'a fait aimé ces récits plus que tout. J'aime être prise totalement au dépourvue et que l'auteure s'amuse à changer aussi radicalement sa propre version des faits. C'est donc un avantage non négligeable de ce livre, sans lequel je ne l'aurai sûrement pas autant apprécié.

       C'est assez étrange. Je sais que ce livre n'est pas un coup de cœur, ni une de mes meilleures lectures du moment, mais je ne saurai dire pourquoi. Peut être que l'écriture en elle-même m'a gênée, même si elle est tout à fait correcte. Pas de phrases trop alambiquées. Ni de trop simples... Bref, c'est un sentiment confus qui me reste, malgré cette bonne surprise sur le côté "forme de l'intrigue", si je puis dire. C'est néanmoins un livre que je recommanderai volontiers au amateurs de ce genres surprenant qui fait réfléchir.

       Les thèmes abordés sont très sérieux, et pour ma part, je n'ai pas vu d'humour. Ce n'est pas un reproche, loin de là ! J'ai aimé le questionnement sur la légitimité de tuer une personne, aussi ignoble soit-elle. C'est l'un des aspect du livre qui m'a le plus fait réfléchir: peut-on supprimer son bourreau et rendre justice soit-même ? Les relations humaines sous toutes leurs formes sont aussi évoquées, et leur complexité parfois blessante. Le thème du traumatisme est également abordé, et de l'identité personnelle.

    C'est, finalement, un livre plus profond qu'il n'y paraît, et bien plus ambiguë... Je m'en rend compte maintenant que j'essaye d'expliquer de mon mieux ce que j'en ai pensé, en couchant mes impressions sur ce clavier. Si vous l'avez lu, n'hésitez vraiment pas à me faire part de vos sentiments, je serais très curieuse de savoir ce que vous en avez pensé !

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