J'ai lu ce livre parce que j'en avais entendu beaucoup de bien un peu partout et que je voulais me faire ma propre idée. 

J'étais captivée dès les premières pages ! On faire la rencontre d'Ophélie, qui arrive d'on ne sait où, par un miroir. C'est pour le moins original. Elle échange avec son grand-oncle sur le mariage inhabituel auquel elle doit se soumettre. Cette petite discussion met en place les bases: pouvoirs, familles, arches, autant de choses qui prennent forme pour mieux nous fasciner...

Je n'ose pas vous en dire trop: découvrir cet univers par vous même est bien plus intéressant...

Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est la place très importante des objets. C'est une place très légitime puisque le pouvoir d'Ophélie consiste en la lecture des objets (c'est-à-dire qu'elle est capable d'en voir le passé) et que sa famille en général est très liée aux objets. Cette importance est remarquable parles très nombreuses descriptions et personnifications qui ponctuent le roman et qui le rendent si réaliste alors même que chaque élément y est farfelus. Il n'est pas rare qu'un objet soit décrit comme un animal, ou alors répondant à ses propres volontés. C'est qui est aussi adorable, ce sont les expressions utilisées sur Anima (l'arche d'Ophélie): l'importance des objets est encore une fois soulignée, ce qui donne des exclamations très amusantes. 

Plusieurs autre détails ont attirés mon attention. Tout d'abord, le plus insignifiant: les enfants sont bien souvent un simple groupe, comme une seule personne, sans individualité propre. Je ne sais pas si c'est important, mais pour ma part, j'ai quelques fois sentis que cela mettais Ophélie en dehors de l'enfance, sans pour autant la rendre adulte. Elle est seule dans son coin... La deuxième petite chose est que les membres de la famille Dragon sont très souvent décrits et comparés à des animaux divers, de l'ours à la tortue. Et enfin le dernier détail est que le patois de certains personnages est très agréable à lire, malgré l'aspect très argotique. Cela rend tout de suite le passage beaucoup plus chaleureux.

Ce roman m'a également très souvent rappelé l'univers de Miyazaki, que j'adore. C'était donc une réelle joie que de se perdre dans les lignes de Christelle Dabos, entre animaux gigantesques, mirages, objets mouvants et Citacielle.

Ophélie, quand à elle, est un petit coup de coeur. Elle est un personnage très original, à l'image du roman entier. Même si elle est foncièrement gentille, elle n'en reste pas moins clairement asociale et n'hésite quand même pas à faire part de son désaccord aux autres. Cela la rend charismatique, de même que ses courageuses colères qui n'aboutissent à rien du tout, ou encore sa maladresse totalement incroyable.  Comme chaque personnage de ce roman, Ophélie est ambiguë... Pour ce qui est des autres personnages, on ne sait jamais vraiment s'ils sont gentils, s'ils sont méchants... Cela fait planer le mystère, et nous plonge dans l'inconnu.

Et enfin, la plume de Christelle Dabos. Une vraie merveille. C'est en lisant ce genre de roman que l'on prend conscience de la différence entre les livres passés par la traduction et les autres. Mais même en dehors de ça, tout reste un émerveillement, et chaque page nous en met encore un peu plus dans la vue. Et l'imagination débordante de l'auteur est tout ce que j'aime. C'est original et crédible, mais en même temps complètement impossible, et c'est ça qui est beau.

C'est donc avec une immense admiration pour le texte que je viens de lire que je referme le livre, le genre de livre qui ne devrait jamais finir...